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Des mini-usines sur roulettes. Dans la zone de production de la nouvelle usine de Sanofi, installée sur les bords de la Saône, à Neuville-sur-Saône (Rhône), dans la région lyonnaise, tout ou presque est mobile et modulable. Y compris la vaste cloison gonflable bleu foncé qui sépare, au moment de notre visite, le lieu en deux espaces distincts. « En cas de besoin, elle peut être démontée en une heure », explique Thomas Triomphe, responsable des vaccins de Sanofi.
Seuls éléments fixes : les grands panneaux métalliques aux murs, ces « stations d’accueil » qui, branchées aux différents équipements mobiles, vont y acheminer les matières premières nécessaires à la fabrication des vaccins et alimenter les machines en électricité, en eau, ou en oxygène. « En fait, il faut imaginer cette usine comme un jeu de Lego, où l’on adapte les éléments utilisés selon les procédés de fabrication spécifiques à chaque produit. Par exemple, un vaccin pourra nécessiter les équipements A, B, C, quand un autre requerra plutôt les équipements X, Y, Z », détaille M. Triomphe.
Cette flexibilité, saluée par Emmanuel Macron, venu inaugurer, mardi 10 septembre, le nouveau bâtiment de 24 000 mètres carrés, c’est tout l’enjeu. « Il y a quatre ans, nous étions en plein Covid. Nous nous sommes rendu compte de ce que coûtait la perte de souveraineté. (…) Nous nous sommes dit que nous devions pouvoir nous adapter aux innovations beaucoup plus vite », a souligné le président de la République. L’usine permettra ainsi de produire simultanément jusqu’à quatre vaccins ou biomédicaments, et ce, indépendamment des technologies utilisées, qu’il s’agisse de vaccins viraux vivants atténués, à protéine recombinante, à ARN messager, ou de traitements issus de biotechnologies comme les enzymes ou les anticorps monoclonaux.
En optant pour ce concept modulable, Sanofi casse les codes de l’industrie pharmaceutique. Car, traditionnellement, un site industriel de vaccins ou de biomédicaments, une fois sorti de terre, n’est conçu que pour la production d’un même produit ou d’une même technologie. En changer l’usage pour y intégrer la fabrication d’un autre médicament, en raison de la complexité des procédés de production, des coûts et des autorisations requises auprès des autorités de santé, est souvent une telle gageure que les industriels préfèrent opter pour la construction d’un nouveau bâtiment ex nihilo.
A l’inverse, l’usine de Neuville-sur-Saône pourra basculer d’un produit ou d’une technologie à l’autre en quelques jours ou quelques semaines. En cas de pénurie ou de pandémie, le site sera ainsi en mesure de répondre plus rapidement aux urgences sanitaires et d’accroître massivement ses capacités de production en reconfigurant l’espace. Le site pourra produire jusqu’à 500 millions de doses de vaccins par an. « Il ne s’agit pas seulement d’une nouvelle usine, plus moderne, écologique et connectée, mais bien d’une révolution dans la façon dont nous fabriquerons vaccins et biomédicaments dans les prochaines décennies », souligne Paul Hudson, directeur général de Sanofi.
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